4. Mgr Georges Courchesne (1928-1950)



Né à Saint-Thomas-de-Pierreville, aujourd'hui Notre-Dame-de-Pierreville, le 13 septembre 1880, fils d'Alexandre Courchesne, cultivateur, et de Célina Bazin; ordonné prêtre pour le diocèse de Nicolet le 10 juillet 1904 en la chapelle du Séminaire de Nicolet par Mgr Hermann Brunault, évêque du lieu; ordonné évêque le 24 mai 1928 en la cathédrale de Rimouski par le cardinal Raymond-Marie Rouleau, archevêque de Québec, assisté de Mgr François-Xavier Ross, évêque de Gaspé, et de Mgr Joseph-Omer Plante, évêque auxiliaire de Québec; décédé le 14 novembre 1950 à l'Hôpital de Rimouski; funérailles en la cathédrale de Rimouski et inhumation dans le cimetière de Rimouski, le 21 novembre 1950.   Image-souvenir

Études classiques au Petit Séminaire de Nicolet (1892-1900); études théologiques au Grand Séminaire de Nicolet (1900-1904); détenteur d'un baccalauréat en théologie de l'Université Laval de Québec (1908); études à l'Angelicum de Rome (1908-1910), où il obtient un doctorat en théologie; études en pédagogie et en sociologie à l'Université francophone de Fribourg en Suisse (1910-1911).

Georges Courchesne enseigne en Rhétorique au Séminaire de Nicolet pendant ses études théologiques de 1900 à 1904 et, après son ordination, de 1904 à 1908 et de 1911 à 1917. De 1917 à 1919, il est en repos aux États-Unis : d'abord à Bourbonnais (Illinois), en 1917-1918, puis à Manchester (New Hampshire) en 1918-1919. Il devient principal de l'École normale de Nicolet de 1919 à 1928 et, en même temps, professeur de pédagogie à l'École normale supérieure de l'Université Laval de 1920 à 1927. Il est créé chanoine honoraire du chapitre cathédral de Nicolet en 1923. Durant cette période, il est aussi membre de l'officialité diocésaine, à titre de vice-chancelier, de 1913 à 1923, de vice-notaire, de 1923 à 1926, de chancelier et de notaire, de 1926 à 1928.

Élu quatrième évêque de Rimouski le 1er février 1928, il prend possession de son siège le 25 mars 1928 à l'évêché de Rimouski. Le 11 mars 1944, il reçoit un auxiliaire en la personne de Mgr Charles-Eugène Parent. Pendant son épiscopat, le diocèse de Rimouski est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain le 9 février 1946. Les diocèses de Gaspé, du Golfe Saint-Laurent (aujourd'hui Baie-Comeau) et le vicariat apostolique du Labrador deviennent alors ses suffragants, lesquels forment avec ledit archidiocèse une nouvelle province ecclésiastique. Devenu le même jour le premier archevêque métropolitain de Rimouski, le Saint-Siège lui confère le pallium le 18 février suivant. En la cathédrale de Rimouski, le 28 avril 1946, Georges Courchesne reçoit l'insigne de cette dignité des mains du cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec.

Georges Courchesne fait de l'éducation de son peuple le pivot de son action épiscopale. Lui-même agit comme principal de l'École normale des Ursulines de Rimouski de 1929 à 1948 et il se révèle un maître à penser dans ses nombreuses lettres pastorales et circulaires, sa prédication (même à la radio), ses conférences, ses interventions publiques de tous ordres. Il favorise la création de quatre écoles normales de filles : Sainte-Rose-du-Dégelé en 1940, Mont-Joli en 1942, Amqui et Matane en 1948; de quatre écoles ménagères régionales : Mont-Joli en 1930 (déménagée à Rimouski en 1941), Estcourt en 1941, Trois-Pistoles en 1945, Matane en 1950; de deux centres d'initiation artisanale : Cabano en 1941, Matane en 1943; d'une école moyenne d'agriculture et artisanale à Sully en 1929 et d'une école d'infirmières à Rimouski en 1946. En même temps, il consolide le Séminaire de Rimouski en contribuant personnellement à diminuer sa dette et en lui rattachant de nouvelles institutions : l'École d'arts et métiers en 1936 (devenue l'École technique en 1948), le Grand Séminaire de Rimouski qui reçoit de nouveaux locaux en 1943, l'École de marine en 1944, l'École de commerce en 1945. Pour l'éducation comme pour les oeuvres sociales et paroissiales, il fait appel à de nouvelles communautés d'hommes, qui passent de cinq à 10, et de femmes, qui passent de neuf à 15. Les Rédemptoristes s'établissent à Estcourt en 1929, les Clercs de Saint-Viateur à Sully en 1930, les Spiritains à Lac-au-Saumon en 1941, de retour au diocèse, les Capucins s'installent à Cacouna en 1942 et les Frères de l'Instruction chrétienne à Sayabec en 1943. À Lac-au-Saumon, la communauté diocésaine des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, est fondée avec son accord en 1929. L'arrivée d'autres communautés féminines est également à signaler. Les Dominicaines de l'Enfant-Jésus de Québec arrivent à Matane en 1935, les Filles de la Sagesse à Mont-Joli en 1939, les Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier à Estcourt en 1940, la Société des Filles du Cœur de Marie à Rimouski en 1942, les Sœurs de l'Enfant-Jésus à Saint-Éloi en 1948. Deux de ces communautés contribue activement à l'ouverture d'un hôpital à Matane en 1935 et d'un sanatorium à Mont-Joli en 1939. Sur le plan des œuvres sociales, signalons enfin son appui à la mise place du Secrétariat social de l'Enfance de Rimouski en 1950.

Ruraliste convaincu, Georges Courchesne se porte à la défense et au relèvement de la classe agricole par son appui indéfectible à l'Union catholique des cultivateurs et à l'Union catholique des fermières, mais aussi par ses interventions auprès des hommes politiques, la dénonciation des abus – des compagnies forestières, par exemple –, la promotion de la colonisation. Dans ce but, il préside un congrès de colonisation à Rimouski en 1929, réveille la Société diocésaine de colonisation fondée en 1919, accueille à deux reprises les Semaines sociales du Canada à Rimouski pour débattre du problème de la terre (1933) et de la vie rurale (1947), tout en contribuant à l'ouverture plusieurs colonies. Il se fait aussi, partout dans le diocèse, le promoteur des caisses populaires et de la coopération qu'il veut essentiellement confessionnelles. Humaniste reconnu, il côtoie les intellectuels sans sacrifier son indépendance d'esprit et sa liberté de langage, et il s'intéresse aux artistes et aux artisans qu'il secourt de multiples façons.

Pendant son épiscopat, 169 prêtres ont été ordonnés pour son diocèse et 25 paroisses ont été érigées canoniquement. Il tient deux synodes diocésains, l'un en 1938, l'autre en 1948. Fervent partisan des mouvements d'Action catholique spécialisée à partir de 1936, il fait un virage vers une Action catholique strictement diocésaine en 1942, basée sur le comité paroissial d'action catholique et les cercles d'études qui utilisent la revue diocésaine, Le Centre Saint-Germain. En 1937, il institue la Croix de Saint-Germain du mérite diocésain en faveur des laïques du diocèse qui se distinguent par leur vertu, leur charité, leur dévouement et leur état de services dans les œuvres d'action catholique.

Professeur émérite de l'Université Laval en 1928, membre d'honneur, de la province de Québec, de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre en 1930, docteur honoris causa en pédagogie de l'Université de Montréal en 1930, membre de l'Ordre du mérite scolaire du Québec à titre très méritant en 1947, commandeur de l'Ordre du mérite agricole du Québec avec diplôme de très grand mérite spécial en 1947, officier de l'Ordre de la fidélité française en 1948, docteur honoris causa en lettres de l'Université Laval de Québec en 1949. Le canton Courchesne sur la Côte-Nord a été baptisé en son honneur lors de sa proclamation en 1965. Des rues Monseigneur-Courchesne à Pierreville, Nicolet et Rimouski rappelle également son souvenir.

(Source : Sylvain Gosselin et Nive Voisine,
Le clergé de l'archidiocèse de Rimouski, p. 43-45.

ARMES : Parti, au 1, de sinople, à une herse d'or, accompagnée, en pointe, de trois feuilles d'érable tigées du même; au 2, d'or, à un chêne de sinople fruité de six glands d'or, sur un tertre de sable. Au chef sur le tout, d'azur, au monogramme de Marie, d'argent, surmonté d'une étoile et accosté de deux fleurs de lys du même. (La herse d'or rappelle celle des Hertel, les ancêtres maternels de l'évêque, et le chêne sur tertre de sable exprime le nom de ses pères Court-Chêne). DEVISE : Christus dilexit nos (Comme le Christ nous a aimés, Éphésiens 5, 2.) (Source : Gérard Brassard, Armorial des évêques du Canada, p. 117.)


Le Diocèse de Rimouski a publié un livre sur Mgr Georges Courchesne :
BÉLANGER, Noël, Mgr Georges Courchesne (1880-1950)
(09-11-2000).





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