La Cathédrale Saint-Germain de Rimouski 


PRÉSENTATION DE LA CATHÉDRALE



L'architecture L'orgue
Les cloches Photos
Le presbytère La paroisse


L'ARCHITECTURE

L'architecte en est Victor Bourgeau (1809-1888).(1)  Issu d'une famille d'artisans du bois, Victor Bourgeau est né à Lavaltrie, village situé à proximité de Montréal. Durant la première partie de sa carrière, il fait partie d'une équipe itinérante de sculpteurs sur bois chargés de l'ornementation intérieure des églises de la région montréalaise. Sa réputation dépasse les frontières du diocèse de Montréal et d'autres diocèses lui passent aussi commande. En 1850, il entreprend une carrière d'architecte au cours de laquelle il exécutera les plans d'environs 250 églises, chapelles, presbytères, couvents, collèges et asiles dont la plupart existent encore aujourd'hui, car ils sont bien adaptés à leur fonction et magnifiquement construits. Parmi les oeuvres de Victor Bourgeau, mentionnons la Cathédrale de Trois-Rivières, l'église Marie-Reine-du-Monde de Montréal et le décor intérieur de l'église Notre-Dame de Montréal.

La cathédrale de Rimouski fut construite entre 1854 et 1859. Elle reprenait généralement les formes de la cathédrale de Trois-Rivières dont les travaux de construction avaient été amorcés en 1854. L'église appartient au mouvement néo-gothique.

Le "nouveau gothique" fut créé en Angleterre sous l'inspiration de l'architecte Augustus Welby Northmore Pugin (1812-1852) et se répandit rapidement, aussi bien en Europe qu'aux États-Unis. Il devait faire contrepoids à l'architecture d'inspiration classique qui, selon les penseurs de l'époque, avait été créée "pour et par des païens". Pour faciliter la construction, les architectes nord-américains simplifièrent les formes créées en Angleterre, si bien que seuls la tour et les détails ornementaux des églises en vinrent à rappeler le gothique tel qu'il était né au Moyen-Âge.

À Rimouski, l'église, qui devait devenir cathédrale en 1867, est longue et massive. Ses murs latéraux sont appuyés de contreforts entre lesquels s'insèrent des fenêtres ogivales enjolivées de vitraux. La tour qui sert de porche donne à l'église son élan vertical, et regroupe une grande partie de l'ornementation de la façade. « L'architecture de l'édifice est néogothique, style qui emprunte librement aux formes de l'architecture médiévale. L'extérieur assez dépouillé laisse paraître l'influence gothique par les fenêtres à arc brisé, les contreforts, les pinacles et les toits à pente raide; l'intérieur est néogothique par l'omniprésence des arcs brisés et par le plafond imitant des voûtes sur croisée d'ogives » (En coll. Les promenades historiques de Rimouski. Rimouski, Office du tourisme et des congrès de Rimouski / Société Joseph-Gaudreau pour le patrimoine, 1993. 88 p. ill. Cf. p. 25-26).

Au XIXe siècle, l'Église considérait que l'essentiel de l'ornementation devait être concentré à l'intérieur, par opposition au dépouillement des temples protestants. Victor Bourgeau fournit donc à la paroisse Saint-Germain les plans nécessaires à une ornementation polychrome et fournie; elle a malheureusement disparu aujourd'hui.

(D'après des notes de Mme Raymonde Gauthier,
Ph.D., historienne de l'Architecture)

Une chapelle existait vers 1712 à Rimouski. La première église fut construite en 1742; la seconde le fut en 1790; la troisième en 1824 : il s'agit de la première église de pierres, devenue le Musée régional actuel situé à l'ouest du presbytère. La Cathédrale Saint-Germain de Rimouski est la quatrième église de la paroisse. Elle fut bénite le 9 janvier 1862. En 1867, l'année de la création du diocèse (15 janvier), elle fut érigée en cathédrale par Mgr Jean Langevin, premier évêque de Rimouski. Elle fut consacrée le 28 mai 1953 par Mgr Charles-Eugène Parent. Chaque année, l'anniversaire de cette dédicace de l'église cathédrale est fêté le 9 septembre, tandis que le 28 mai est réservé pour célébrer la solennité de saint Germain de Paris, patron du diocèse et titulaire de la paroisse.

L'édifice a une longueur de 75 mètres (250 pieds) et une hauteur de 69 mètres (225 pieds). La voûte principale est d'une hauteur de 28 mètres (90 pieds). Les voûtes intérieures sont de 18 mètres (60 pieds). Les importants travaux d'infrastructure du boulevard René-Lepage, qui longe le fleuve, ont eu pour effet de protéger l'église des crues printanières et automnales. Autre fait à signaler: l'incendie majeur du 6 mai 1950, qui rasa le tiers de la ville, épargna cet édifice. La cathédrale a connu des rénovations majeures en 1921, 1967 et 1984.

La Cathédrale possède encore, parmi son mobilier, le retable doré du maître-autel de la troisième église, datant de 1833, une oeuvre de François-Thomas Baillargé. On y retrouve aussi la première banquette de la cathédrale actuelle. L'autel majeur, l'autel du Saint-Sacrement, la fontaine baptismale et les ambons sont faits de granit noir du Lac Saint-Jean, des carrières Martineau et Déchambault. L'autel fut consacré par le curé, l'abbé Paul-Émile Brûlé, délégué «ad hoc» par Mgr Louis Levesque, Archevêque, le 20 mai 1968.

     

L'ORGUE

L'orgue est un Casavant datant de 1921, acquis à l'époque au coût fabuleux de 25,000 $. Il fut restauré en 1979 par la maison Guilbault Thérien de St-Hyacinthe pour commémorer le 150e anniversaire de l'érection canonique de la paroisse. Cet orgue à traction électro-pneumatique comporte 63 jeux, quatre claviers et un pédalier. La console est mobile. Derrière la façade de l'orgue logent 4500 tuyaux. Les trompettes à l'horizontale, dites en chamade, sont d'inspiration espagnole. Le grand orgue, d'esthétique française, est un des instruments dits "romantiques" les plus appréciés des organistes du Québec et de l'étranger.

Il correspond parfaitement à l'exécution des pièces du répertoire. Le nombre impressionnant de concerts donnés par des artistes d'ici et de l'étranger témoigne d'une façon éloquente de la beauté de ce joyau de notre patrimoine musical.

     

LES CLOCHES

Le carillon de trois cloches, fabriquées en Angleterre par la fonderie Mears & Stainbank de Londres, fut bénit et inauguré le 28 septembre 1879. Ces cloches continuent de charmer par la richesse de leur timbre. La première cloche, de 695 kilogrammes (1533 livres), porte le nom de "Marie-Joseph" et l'inscription: "Gloire au Père et honneur à Marie-Immaculée". Elle sonne le FA. La seconde, de 514 kilogrammes (1133 livres), porte le nom de "Jeanne" et l'inscription: "Gloire au Fils et honneur à saint Joseph". Elle sonne le SOL. La troisième, de 432 kilogrammes (953 livres), porte le nom de "Germaine" et l'inscription: "Gloire au Saint-Esprit et honneur à saint Germain". Elle sonne le LA. Le carillon pèse en son entier 1641 kilogrammes (3619 livres).

     

LE PRESBYTÈRE

Le presbytère actuel est le quatrième et fut bénit le 18 décembre 1921. Sa sobriété extérieure ne laisse pas soupçonner ce qu'il recèle. On peut y admirer de riches bibliothèques et vaisseliers encastrés, en bois sculpté. De vastes pièces, aux plafonds hauts de 4 mètres, et de larges corridors font ressortir les imposantes boiseries encadrant les portes et les charmants volets, en lattes de bois, accompagnant chaque fenêtre. Un magnifique escalier intérieur, sculpté à la main, avec dates et initiales de ses artisans, donne accès à trois étages et se termine par un balcon. Une statue de saint Germain, évêque, trouve sa place dans une niche sise dans le hall d'entrée. Le presbytère est sans conteste une des belles maisons de Rimouski. Le monument du Sacré-Coeur (photo), dans la cour du presbytère, fut bénit le 29 juin 1924.

     

LA PAROISSE

La paroisse Saint-Germain de Rimouski est la première paroisse de Rimouski. Elle existe depuis la fin du 17e siècle. Elle a été érigée canoniquement le 30 janvier 1829. C'est en mémoire de Germain Lepage, venu à Rimouski en 1696 avec le Seigneur René Lepage, son fils, que la paroisse et le diocèse ont été placés sous le patronage de saint Germain. Le père Bernardin Leneuf, récollet, est le premier missionnaire catholique. Il a ouvert le premier registre de la paroisse le 31 août 1701.

Fait historique: Saviez-vous que les parents du poète Émile Nelligan se sont épousés en la cathédrale de Rimouski, le 15 juin 1875 ? Fils de David Nelligan, le poète eut pour mère Émilie Hudon, dit Beaulieu, fille du premier maire de Rimouski, Joseph-Magloire Hudon.

(Textes de Noël Bélanger, Rosaire Dionne et Yves-Marie Mélançon

Références utiles:

Sylvain, Mgr R.-Ph., Saint Germain évêque de Paris, titulaire de la cathédrale et patron du diocèse de Rimouski, Rimouski, Soeurs du Saint-Rosaire, 1932, 255 p. ill.

En coll., Centenaire de Rimouski. Album-souvenir 1829-1929. Rimouski, S. Vachon, 1929. XXXII-84 p. ill.

En coll. Les promenades historiques de Rimouski. Rimouski, Office du tourisme et des congrès de Rimouski / Société Joseph-Gaudreau pour le patrimoine, 1993. 88 p. ill.

Barrey, Aimé, Contribution à l'iconographie de Saint-Germain. Auxerre, Imprimerie « l'Universelle », 1939. 7 p. ill.)

Dionne, Rosaire et Bélanger, Noël, Les verrières et les vitraux de la cathédrale de Rimouski. Rimouski, mai 1992. 20 p. ill.)
(La photo de la Cathédrale qui figure en haut de cette page provient de la couverture de cette brochure.)

Note:
(1) Les plans de la cathédrale de Rimouski sont de l'architecte Victor Bourgeau, mais la décoration intérieure originale a été réalisée d'après les plans de Mgr Georges Bouillon.  (Retour au texte)




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