Archidiocèse de Rimouski




Plusieurs personnes s'informent du Chantier diocésain. Notre évêque en a bien parlé dans un récent éditorial du bulletin diocésain, mais aucun communiqué n'a été publié pour répondre aux questions que plusieurs se posent avec raison. Qu'est-ce que sera cette activité pastorale? Qu'est-ce que nous nous apprêtons à vivre dans les mois à venir?

Le Chantier diocésain, qui se déroulera du Carrefour 2001 au Carrefour 2002, est une activité pastorale souvent souhaitée au cours des dernières années. Le temps serait venu, affirmait-on, de lancer une opération diocésaine pour permettre au plus grand nombre possible de chrétiens et de chrétiennes de s'exprimer sur la vie de notre Église. Les grands conseils diocésains ont repris l'idée et ont suggéré d'en faire le projet diocésain pour les mois à venir. Notre évêque a accueilli cette recommandation et nous l'a présentée, lors du Carrefour diocésain 2000, comme un rêve qui lui tenait bien à cœur. «Je me suis mis donc à rêver : rêver d'un grand mouvement d'ensemble, d'un grand effort commun de toutes les personnes intéressées à l'avenir de notre Église diocésaine. Le premier élément de ce rêve? Que nous ayons tous le goût, le désir de ce nouveau départ, que nous trouvions le souffle nécessaire au gonflement de notre voile.» (Allocution de Mgr Bertrand Blanchet, 23 septembre 2000)

En décembre dernier, un comité provisoire s'est mis à l'œuvre pour préciser les objectifs du Chantier diocésain et les grandes étapes de la mise en œuvre nécessaire à sa réalisation. Il a pratiquement terminé son travail; à la fin de mars, le comité rencontrera les conseils diocésains du presbyterium et de pastorale pour recevoir leurs commentaires et leurs suggestions. Cette consultation permettra au comité d'apporter les corrections finales au document. Il reviendra à notre évêque de le faire connaître aux diocésains et diocésaines.

Pendant toute cette période de préparation, nous étions loin de nous douter que ce rêve recevrait une confirmation dans la Lettre apostolique que Jean-Paul II a adressée aux chrétiens à la fin de l'année jubilaire. Retenons deux citations qui rejoignent bien notre projet.

«Il est donc temps maintenant que chaque Église, en réfléchissant sur ce que l'Esprit a dit au peuple de Dieu durant cette année spéciale de grâce, et même durant la période plus longue qui va du Concile Vatican II au grand Jubilé, se livre à un examen de sa ferveur et trouve un nouvel élan pour son engagement spirituel et pastoral.» (Novo Millennio Ineunte, no 3)

«J'exhorte donc vivement les Pasteurs des Églises particulières, aidés par la participation des diverses composantes du peuple de Dieu, à tracer avec confiance les étapes du chemin futur.» (Novo Millennio Ineunte, no 29)

Face aux grands défis de notre temps, les Églises diocésaines sont invitées à se donner des orientations pastorales adaptées aux conditions de la vie contemporaine. La situation que la loi 118 sur la place de l'enseignement religieux et de la pastorale à l'école crée dans notre milieu, les transformations que connaissent actuellement nos paroisses, sont des défis auxquels nous sommes confrontés. Une bonne réflexion de notre part s'impose pour esquisser le tracé d'un chemin futur encore assez imprécis. Notre Chantier diocésain va nous demander des efforts : toute une année de mobilisation autour de grandes questions dont l'issue est importante pour un nouveau départ. Notre Église est sans doute beaucoup plus pauvre qu'elle ne l'était lors de notre dernier Synode diocésain. Avons-nous suffisamment d'énergie pour nous lancer dans une opération de cette envergure ? Le nombre d'agents de pastorale a diminué, les pratiquants sont moins nombreux et souvent d'un âge assez avancé. Serons-nous capables de mobiliser les jeunes dans notre chantier ? Toutes des questions qu'il est bien légitime de nous poser. Si notre Chantier n'était pas une activité à vivre dans la foi et l'espérance, nous aurions toutes les raisons de douter de sa réussite. Seul le Souffle de l'Esprit peut nous mettre sur la bonne route. Cette affirmation du vieux père Rey-Mermet pourrait nous guider : «c'est quand nous prenons conscience de notre pauvreté que nous faisons vraiment toute la place à l'Esprit Saint.»

Pour répondre au souhait de Jean-Paul II, notre Église diocésaine doit devenir tout au long du Chantier «la maison et l'école de la communion». Le peuple de Dieu qui est à Rimouski, évêque, prêtres, religieuses et religieux, laïcs prennent la route ensemble pour discerner ce que l'Esprit dit à son Église. Pourquoi ne pas garder bien chevillée dans notre cœur cette pensée de saint Paulin de Nole que cite d'ailleurs Jean-Paul II dans sa dernière lettre apostolique : «Soyons suspendus à la bouche de tous les fidèles, car dans tous les fidèles souffle l'Esprit de Dieu.»

Raynald Brillant, vicaire général
(D'une semaine... à l'autre, 19 mars 2001)


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