Allocution de Mgr Bertrand Blanchet
Évêque de Rimouski
À l'occasion du Carrefour diocésain
Rimouski, le 23 septembre 2000
______________________________

Nouveau départ...

Plusieurs d'entre vous ont sûrement assisté à la présentation du spectacle son et lumière qui se donne, depuis quelques années, à la basilique de Québec. Il est désigné par l'expression "Feux sacrés". Tout y est remarquable. Une scène cependant m'a particulièrement impressionné. Elle présente le sacristain qui, au terme de sa carrière, s'entretient avec celui qui va le remplacer. À deux ou trois reprises, il lui confie : "Prends soin de mon église." Mais, à la toute fin, il se ravise en disant : "Prends soin de ton église."

Ce matin, soeur Albertine et les personnes qui ont collaboré avec elle nous ont présenté un vaste et beau panorama des 2000 ans d'existence de l'Église. Deux mille ans d'histoire où s'entremêlent le divin et l'humain, les misères et la grandeur. À un certain moment, le diaporama présente l'affirmation suivante : "L'Église est sans cesse sauvée de la sclérose grâce aux crises de renaissance." Ce sont souvent des expériences de grande faiblesse qui l'ont provoquée à un sursaut et qui lui ont rappelé sa véritable grandeur. Je ne crois pas céder à un parti pris en disant que, dans l'ensemble, la grandeur l'emporte - et de loin - sur les misères. Surtout quand nous pensons à tant de ses membres qui ont vécu des transformations intérieures radicales, des dévouements entiers, des fidélités sans faille menant parfois jusqu'au martyre. Car c'est d'abord de l'intérieur, dans sa dimension spirituelle, qu'elle brille notre Église.

1. La cathédrale et la barque

Certaines réalisations extérieures ne manquent toutefois pas d'éclat. Qu'il suffise de rappeler les cathédrales, présentées en dernière partie du diaporama. À leur manière, elles symbolisent bien la beauté et la grandeur de l'Église, Corps du Christ, qui est devenue le lieu par excellence de la présence de Dieu. Elles sont aussi un beau symbole de l'héritage qui nous est légué, au terme de 2000 ans de christianisme. Nos ancêtres dans la foi les ont construites, ils les ont conservées et ils nous les ont transmises. Si cela leur était possible, ils nous diraient bien, à la manière du sacristain des "Feux sacrés" : "Prends soin de mon Église... prends soin de ton Église."

L'image de la cathédrale convient bien à une époque de chrétienté. Même si nos communautés paroissiales tiennent beaucoup à leur temple, (les incendies récents de deux églises en font foi), je ne suis pas certain que la cathédrale demeure le symbole le plus approprié pour notre Église des pays industrialisés, à l'aube du 21e siècle. Pour les fins de cet entretien, tout au moins, je suggère le symbole de la barque. Alors que la cathédrale évoque la stabilité, la barque suggère la mouvance. N'est-il pas vrai que depuis les dernières décennies, l'Église se retrouve comme la barque de Pierre sur le lac de Galilée, ballottée de toutes parts et face à des vents contraires ?

Lors de notre dernière "Assemblée des prêtres", Rodrigue Bélanger nous citait une affirmation étonnante de Grégoire le Grand à qui on demandait de devenir pape, en un moment particulièrement difficile. Nous sommes en l'an 590 :

"Voilà, dit-il, que tout indigne et malade que je suis, j'ai reçu ce vieux navire tout brisé, qui fait eaux de toutes parts ; et dans la grosse tempête qui le secoue chaque jour, ses planches pourries ont des craquements de naufrage (1)."

Pourtant, 14 siècles plus tard, le navire tient toujours l'eau et sa condition n'est sans doute pas plus déplorable que celle du bateau de Grégoire le Grand.

D'ailleurs, son apparence extérieure a-t-elle tant d'importance, puisqu'elle n'existe pas pour elle-même ? Qu'elle soit barque ou cathédrale, pourvu qu'elle soit "signe de l'union intime avec Dieu et entre les humains" (LG I). Barque ou cathédrale, elle est au service de la communion et de la mission. Remarquons aussi que la barque et la cathédrale ont deux points en commun. Jean-Paul Ier disait : "Les cathédrales sont oeuvre de foi mais aussi de géométrie." Le souffle inspirateur de la foi s'y allie à l'intelligence et au génie humains. De même, la barque a besoin de souffle pour gonfler sa voile mais aussi de gouvernail pour lui donner une direction.

2. Le souffle

Khalil Gibran nous dit (2) que le souffle dans la voile, c'est le désir, la passion, l'amour. C'est la source la plus féconde du dynamisme d'une personne. Quand il s'agit de la barque de notre Église diocésaine, c'est Celui qui porte le nom même de Souffle, l'Esprit-Saint. Il est le souffle inspirateur de tous les commencements et de tous les départs : Souffle qui planait sur les eaux à la création, Souffle qui reposait sur Marie lors de l'Incarnation, Souffle descendu sur les Apôtres à la Pentecôte... C'est ce même Souffle, nous dit saint Paul, qui a été déposé en nos coeurs, particulièrement lors de notre baptême.

Grâce à ce Souffle, nous refuserons que la barque reste amarrée au quai, nous répondrons à l'invitation que Jésus lançait à Pierre : "Avance au large." Au large, c'est-à-dire sur les eaux mouvantes de la culture moderne, aux convictions et aux valeurs éclatées. Notre souffle, c'est le désir de transmettre l'héritage de foi reçu, de partager gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement... gratuitement, c'est-à-dire par la grâce bienveillante de notre Dieu. Notre Souffle, c'est "l'amour de Dieu qui nous presse", comme il pressait saint Paul. Notre souffle, c'est cet amour de Dieu qui prend aussi la forme de l'amour de nos frères et des soeurs et qui nous convie à les aider dans leur recherche de bonheur.

Le capitaine ne peut appareiller son voilier que si le vent se lève. De même, la barque de notre Église diocésaine ne pourra prendre un nouveau départ sans ce Souffle-là, sans cette brise à la fois bienfaisante et vigoureuse qui entraîne vers le large.

3. La direction

Mais au voilier il faut aussi un gouvernail. Car, affirme le dicton : "Il n'y a pas de vents favorables pour un navire sans direction." C'est le gouvernail qui donne la direction et maintient l'orientation. Il permet de garder le cap sur la destination.

Regardons comment notre Église est née, il y a près de 20 siècles. Voyons aussi comment elle a pris forme dans notre pays au 17e siècle. Autrement dit, comment elle commence et recommence grâce à de nouveaux départs. Le nouveau Directoire général pour la catéchèse (3) présente trois étapes majeures. En référant toujours à notre comparaison, nous pourrions mettre le cap sur trois horizons différents : l'activité missionnaire ou de première évangélisation ; ensuite l'activité catéchétique puis l'action pastorale. Permettez-moi de commenter un peu chacune de ces étapes.

3.1 Premier horizon : Activité de première évangélisation

Pour les apôtres, la première évangélisation, ce fut la rencontre de Jésus. Il les a invités à marcher à sa suite ; Il leur a fait l'annonce de la Bonne Nouvelle. C'est cette Bonne Nouvelle qui nous a été transmise jusqu'à cette année Jubilaire : en Jésus, Dieu s'est fait proche de chacun. Il s'est rendu présent à l'humanité.

Au tout début de l'histoire de notre pays, il y eut des missionnaires : les Jésuites, dont plusieurs se sont donnés jusqu'au martyre, les Récollets, François de Laval et tant d'autres. Tous voulaient partager la Bonne Nouvelle avec les Amérindiens.

Aujourd'hui, beaucoup de baptisés qui ont entendu parler de Jésus et de l'Évangile se disent hésitants et incertains. La foi des uns est refoulée à la marge de leur vie. Plusieurs pensent à Dieu moins sous le mode d'une affirmation que d'une question. Ils s'interrogent à la faveur du voyage intérieur que la vie les amène à parcourir. (Rappelons-nous notre diaporama, entrecoupé des questions : "Chemin faisant, je me demande"). Les interrogations surgissent tout naturellement lors de moments particulièrement signifiants de l'existence : naissance, épreuve, mariage, souffrance, mort, etc. Moments privilégiés d'évangélisation dont nous continuerons à profiter.

On reconnaît généralement aujourd'hui que notre population est davantage menacée par l'indifférence ou l'agnosticisme. Que faire alors pour rejoindre une personne indifférente ? Comment l'éveiller à l'univers religieux ? Jacques Loew suggère une réponse par une petite parabole que certains connaissent sûrement (4) :

"Comment faire boire un âne qui n'a pas soif ? Et comment, toute révérence gardée, donner la soif et le goût de Dieu aux hommes qui l'ont perdus ? Et qui se contentent du pastis ou du whisky, de la télé ou de l'auto ?

Des coups de bâton ? Mais l'âne est plus têtu que nos bâtons. Et cette méthode ancienne est déclarée trop directive par les éducateurs d'aujourd'hui.

Lui faire avaler du sel ? Pire encore et qui relève presque des tortures psychiatriques.

Comment donc faire boire cet âne en respectant sa liberté ?

Une seule réponse : trouver un autre âne qui a soif... et qui boira longuement, avec joie et volupté, au côté de son congénère. Non pas pour donner le bon exemple, mais parce qu'il a fondamentalement soif, vraiment, simplement soif, perpétuellement soif.

Un jour, peut-être, son frère, pris d'envie, se demandera s'il ne ferait pas bien de plonger, lui aussi, son museau dans le baquet d'eau fraîche.

Des hommes ayant soif de Dieu, plus efficaces que tant d'âneries racontées sur lui."

Espérons que nous ne disons pas que des âneries sur Dieu ! La parabole a toutefois le mérite de nous interpeller : "Est-ce que les gens nous voient boire avec suffisamment d'avidité aux sources de la prière et de la Parole de Dieu ? Pouvons-nous leur redire, comme saint Jean : "Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie..." (I Jn 1,1) nous vous l'annonçons. Nous le savons, il n'y a pas de véritable évangélisation sans rencontre de Jésus-Christ, tant chez l'évangélisateur que chez l'évangélisé.

De toute évidence, les enfants sont des destinataires privilégiés de la première évangélisation. La grande majorité d'entre eux sont baptisés. La plupart reçoivent aussi des éléments d'évangélisation à l'école, grâce à l'enseignement moral et religieux catholique et une animation pastorale. Mais il est de plus en plus évident que cette première évangélisation va reposer davantage sur les parents. Comment saurons-nous les aider à transmettre l'héritage de foi qu'ils ont reçu ? Comment susciter en eux le goût, le désir de le faire ? L'évangélisation est un vaste chantier, comme il l'a été tout au cours des 2000 ans de la vie de l'Église, avec des défis toujours nouveaux.

3.2 Deuxième horizon : la catéchèse

Après l'étape de l'évangélisation, suit celle de la catéchèse. Rappelons-nous Jésus : après avoir invité les siens à marcher à sa suite, il leur enseignait. Il est d'ailleurs remarquable de voir Jésus enseigner partout et en tout temps : sur la route, sur la montagne, sur le lac, à la synagogue, au Temple, dans les demeures... et autant par les gestes que par la parole. Par cette catéchèse, il visait à faire grandir leur foi, à les mettre en apprentissage de sa manière de penser, d'aimer et d'agir.

Au début de notre histoire, en ce pays, beaucoup de femmes furent de grandes éducatrices de la foi : Marie de l'Incarnation, Marguerite Bourgeois... Beaucoup de communautés religieuses, présentes en notre Église diocésaine, ont été et demeurent des communautés éducatrices : Soeurs du Saint- Rosaire, Ursulines, Filles de Jésus, Frères du Sacré-Coeur... pour ne nommer que celles dont les membres demeurent plus nombreux. Autrefois, nous parlions davantage de catéchisme que de catéchèse mais, dans les faits, l'un et l'autre visent à la croissance de la foi.

Nous connaissons la nouvelle situation scolaire qu'a créée la loi 118 : déconfessionnalisation des écoles, réduction du temps alloué à l'Enseignement moral et religieux catholique, remplacement de l'animation pastorale par une animation spirituelle et d'engagement communautaire (où des activités pastorales demeurent toutefois possibles). Depuis plusieurs années, cet Enseignement moral et religieux catholique n'est plus formellement de la catéchèse, même s'il pouvait et peut encore aider le jeune à grandir dans sa foi. Cependant, lors de l'initiation sacramentelle, nous ne pouvons plus le considérer comme une véritable "catéchèse antécédente". Il nous faut donc l'assurer autrement.

Nous reconnaissons que les communautés chrétiennes, particulièrement les parents, portent la responsabilité de cette catéchèse. Des questions se posent donc encore : comment susciter chez les parents le désir d'assumer cette responsabilité ? Comment, en particulier, profiter de l'initiation sacramentelle pour assurer une catéchèse qui la précède et qui l'accompagne ? Et pourrons-nous trouver des personnes qui accepteront de recevoir une bonne formation de catéchètes ?

Questions redoutables, je le sais bien et qui ne devraient pas nous décourager. Car un tournant est peut-être en train de se préparer. Voyons ce qui se passe en France présentement. L'an dernier, à Pâques, il y a eu 10,000 baptêmes d'adultes ; cette année, il y a 12,000 catéchumènes. Vraiment, on n'a pas le sentiment d'une Église qui est en train de mourir. La barque tient la mer même si elle est secouée et que certains de ses passagers ont le mal de mer.

3.3 Troisième horizon : l'activité pastorale

Après que Jésus ait évangélisé et catéchisé les siens, Il a envoyé son Esprit à la Pentecôte. Et, sous l'impulsion de cet Esprit, les premières communautés chrétiennes sont nées. Saint Luc nous dit qu'elles étaient "assidues à l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" (Ac 2,42). Mais il souligne tout particulièrement la place de la charité comme déclencheur de l'évangélisation : "Voyez comme ils s'aiment."

L'année jubilaire nous permet aussi de célébrer les communautés chrétiennes qui, dès les tout débuts de notre pays, ont rassemblé et soutenu nos ancêtres. Rappelons-nous l'après-conquête, alors que l'élite française est retournée en Europe. C'est dans les communautés paroissiales animées par le clergé et les communautés religieuses qu'a été conservé et transmis l'héritage de notre foi et de notre culture. Lors de notre dernière assemblée des prêtres, nous avons fait mémoire de cinq prêtres qui ont oeuvré dans divers secteurs d'activité pastorale de notre diocèse. Leur biographie a été publiée sous le titre : "Cinq prêtres, cinq charismes." (5) Elle nous rappelle que nous avons eu la grâce de naître à l'Église dans des communautés chrétiennes vivant de la Parole, de la prière, de la fraternité et de l'engagement.

Aujourd'hui, le visage de ces communautés a changé. Leur fonctionnement s'est modifié, tout particulièrement avec l'apparition des secteurs. Chaque année voit apparaître de nouveaux réaménagements. Et, croyez-moi, j'ai de l'admiration à l'endroit des prêtres, religieuses et autres agents de pastorale qui tiennent la barque à flot sur des eaux aussi mouvantes. Nous le faisons avec la conviction que les communautés chrétiennes elles-mêmes sont un héritage que nous avons la responsabilité de transmettre. Essayons simplement d'imaginer quelle perte ce serait pour notre milieu, pour le Québec, si elles s'effritaient et disparaissaient.

À cet égard, Jean-Paul II nous rappelle que la foi se raffermit lorsqu'elle se donne et qu'une communauté privée du sens de la mission est vouée à l'affadissement. La question se pose alors : "comment nos communautés chrétiennes assureront-elles cette responsabilité d'évangélisation et de catéchèse qui leur permettront d'assurer une relève ?" Un des éléments de notre pastorale, la pratique caritative, peut nous offrir un certain point d'appui. Jean-Paul II disait encore, plus récemment : "le témoignage de la charité est la prophétie des temps modernes". Autrement dit, le "Voyez comme ils s'aiment" des premières communautés chrétiennes garde sa valeur de préévangélisation ; elle est d'ordre prophétique. Remercions Dieu pour cette pratique de la charité qui caractérise nos communautés paroissiales : elle contribue sans doute à leur renouvellement.

4. Un rêve

Ceci étant dit, n'avez-vous pas le sentiment que l'heure est venue d'un nouveau départ ? Ce qui serait bien convenable, à l'aube d'un nouveau millénaire. J'ai d'ailleurs le sentiment que Jésus ne cesse de nous redire, comme à Pierre : "Avance au large." Bien sûr, je le répète, le travail pastoral qui est effectué présentement dans les paroisses et les secteurs est considérable et généreux. Mais est-ce que la conjoncture actuelle ne nous invite pas à refaire le point, à remettre le cap sur l'évangélisation et la catéchèse ? Et si c'est la direction qu'il nous faut prendre, n'est-il pas vrai que les laïcs en deviendront les principaux acteurs ? Je pense, en particulier, aux jeunes parents. C'est avec eux que l'héritage de foi sera transmis ; grâce à eux que les enfants pourront entendre, à leur tour : "Toi aussi, tu es aimé de Dieu" ; grâce à eux que se reformeront de nouveaux noyaux communautaires.

C'est Shakespeare, je crois, qui disait : "Ils ont échoué parce qu'ils n'ont pas commencé par le rêve." Je me suis donc mis à rêver : rêver d'un grand mouvement d'ensemble, d'un grand effort commun de toutes les personnes intéressées à l'avenir de notre Église diocésaine. Le premier élément de ce rêve ? Que nous ayons tous le goût, le désir de ce nouveau départ, que nous trouvions le souffle nécessaire au gonflement de notre voile. Saint-Exupéry disait : "Si tu veux construire un bateau, ne commence pas à rameuter des gens pour ramener le bois et répartir le travail mais donne-leur la nostalgie de la mer infinie." La nostalgie de la mer infinie, ce pourrait bien être, pour nous, le désir de la mission, le besoin de partager gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement, "l'amour de Dieu qui nous presse" (2 Co 5,14). La nostalgie de la mer infinie, il me semble que je l'entendais s'exprimer tout à l'heure quand les secrétaires d'atelier nous disaient quel héritage vous aviez le goût de célébrer, quel héritage vous aviez le désir de transmettre. C'était beau, j'oserais dire émouvant. En même temps qu'un acte de foi, j'y voyais un désir de se compromettre dans la transmission de cet héritage.

Deuxième élément de ce rêve. En 2001, nous pourrions nous rencontrer en régions ou en zones ou en mini-carrefours pour regarder ensemble l'avenir de notre Église diocésaine. Nous verrions ensemble comment nous pouvons faire Église dans la fraternité et l'engagement, comment nous proposerons la Parole, tout particulièrement sous le mode d'une première évangélisation et d'une catéchèse. Puis, toujours dans la prière, nous referions le point sur la direction à prendre. Et enfin, nous redire les uns aux autres : "Embarques-tu ? On appareille !" Je propose que les prochaines semaines soient consacrées à vérifier si ce rêve peut être bénéfique pour notre Église diocésaine et s'il peut devenir réalité.

Conclusion

Le diaporama de ce matin réservait une belle place à Marie. Je lui confie ce rêve. Nous l'invoquions autrefois sous la belle appellation de L'étoile de la mer (Ave Maris stella) : une étoile qui aide à retrouver la direction quand les boussoles humaines font défaut. Rappelons-nous comment elle a accueilli le rêve de Dieu. Elle n'a pas dit qu'il était impossible mais elle a demandé comment : "Comment cela pourra-t-il se faire ?" Puis elle s'est rendue entièrement disponible à l'Esprit-Saint : "Je suis la servante du Seigneur."

Voilà aussi ce que nous pouvons demander ensemble : la disponibilité à l'Esprit, aux signes de sa présence, à ce qu'Il est en train de dire à notre Église. Rappelons-nous qu'Il est le Souffle des commencements. Croyons qu'Il est là encore, tout prêt à gonfler la voile de notre Église diocésaine et nous conviant à de nouveaux départs. Il est le Dieu des commencements et des recommencements.

Enfin, en guise de premier envoi, je reprendrai la consigne du sacristain des "Feux sacrés" : "Je te confie un héritage des plus précieux... prends soin de mon église, prends soin de ton église." Prenons soin de notre Église.

+ Bertrand Blanchet, évêque de Rimouski
23 septembre 2000

_________________________________

NOTES :

(1) Cité dans Le Livre des merveilles. Paris, Mame/Plon, 1999, p. 235. (retour au texte)

(2) Khalil Gibran, le prophète, Casterman, 1973. (retour au texte)

(3) Congrégation pour le clergé, Directoire général pour la catéchèse, Cité du Vatican, 1997. (retour au texte)

(4) Jacques Loew et Jacques Faizant, Paraboles et Fariboles, Fayard, 1978. (retour au texte)

(5) Jean Drapeau, Jean-Guy Nadeau, Pascal Parent, Paul-Émile Vignola, Nive Voisine, Cinq prêtres, cinq charismes, Archevêché de Rimouski, 2000. (retour au texte)

Voir allocution 1999


VIE DIOCÉSAINE | RECHERCHER | INDEX | ACCUEIL