La Cathédrale Saint-Germain de Rimouski 


HISTOIRE DE LA CATHÉDRALE


Rimouski vue du large en 1867.
Dessin de Mgr Georges Bouillon (1841-1932).
Collection de l'Archevêché.

La cathédrale Saint-Germain est une église de style néo-gothique dont la construction remonte au XIXe siècle. La durée de sa construction s'étale de 1854 à janvier 1862, année de la bénédiction par l'abbé Gabriel Nadeau, curé de Sainte-Luce. Rimouski devenant siège épiscopal, son église reçoit le titre de cathédrale en 1867. Ce n'est qu'en 1901 et 1902 que l'abside et la sacristie, de même style, s'ajoutent à l'ensemble. Aujourd'hui, la sacristie, réaménagée et devenue Salle Saint-Germain, en 1977, est un lieu d'activités communautaires intenses.

Située sur la partie principale de la seigneurie Lepage, la cathédrale Saint-Germain tient son nom de Germain Lepage, père du premier seigneur de Rimouski, né à Notre-Dame d'Ouenne, diocèse d'Auxerre, France. On peut voir, près de la Sainte-Réserve, une toile qui rappelle saint Germain d'Auxerre avec sainte Geneviève. Elle date de 1738 et l'auteur en est inconnu. (Mais la cathédrale, cependant, est sous le patronage de saint Germain de Paris). Cette toile, lors de la guerre franco-anglaise de Sept ans (1756-1763), s'était vue transportée en cachette par des paroissiens pour n'être pas le butin de l'anglais conquérant. Elle fut rénovée en 1790.

Pour répondre aux exigences du climat, de la population qui augmente, du morcellement de la paroisse en plusieurs paroisses, des changements liturgiques et des goûts, l'intérieur de la cathédrale, maintes fois rénové, prend plusieurs visages avant de connaître, depuis 1967, celui d'aujourd'hui qui correspond davantage à l'église des origines. En voici des exemples.

Le tabernacle doré, retable du sculpteur François-Thomas Baillargé, oeuvre de 1833, se promène de la troisième église à la cathédrale, quatrième église, occupe le maître-autel avant d'occuper la sacristie. Disparu un bon bout de temps, il revient enfin au déambulatoire où on peut l'admirer. En 1874-1875, on construit un jubé. En novembre 1875, l'orgue S.-R. Warren occupe sa place. On le répare en 1886, après avoir effectué des réparations générales à l'église en 1877-1879.

En 1879, des cloches arrivent de chez Mears & Stainbank de Londres. "Marie-Joseph", "Jeanne" et "Germaine" pèsent 1641 kilogrammes (3619 livres). En 1891, on doit donc consolider le clocher et recouvrir le toit de métal. C'est en 1901 que l'abside est construite, accompagnée, en 1902, par la sacristie. Le choeur est terminé en 1909 en même temps que l'électricité, la clôture du choeur et le baldaquin immense éclairé les jours de grandes fêtes. En 1910, Mgr Blais, deuxième évêque, successeur de Mgr Langevin, bénit le maître-autel. Ce n'est qu'en 1920-1921 qu'apparaissent les galeries latérales de la nef et du choeur en même temps que des orgues Casavant de Saint-Hyacinthe. Joseph Bonet, un maître, y donne un concert inoubliable.

Des rénovations majeures s'imposent en 1967, à cause de l'usure des matériaux. Il faut donc refaire les planchers, stabiliser les colonnes pour les rendre plus résistantes, plus fortes. Ces changements furent aussi provoqués par le renouveau liturgique issu de Vatican II qui souhaitait plus de sobriété et proposait même le déplacement des autels et des orgues.

Lors des rénovations, le chemin de la croix, bénit en 1911 par Mgr Blais, dut être remplacé par celui de la chapelle du Petit Séminaire de Rimouski, devenu le Cégep. Il s'agit d'un ensemble de peintures à l'huile sur toile monté sur un support de métal, datant de 1925.

L'extérieur de l'édifice présente un immense vaisseau de pierres grises, long de 75 mètres (250 pieds), orienté vers la "mer" qu'il domine de son haut clocher (69 mètres - 225 pieds) bien assis, face aux vents du nord ou de l'ouest. De chaque côté de la nef, sont percées des portes d'accès en faux transept et, entre les hautes fenêtres gothiques, ressortent des renforts de pierres que les combles ne peuvent repousser. Opposée à l'unique clocher, une flèche situe le maître-autel de l'extérieur. La cathédrale permet aux visiteurs de distinguer l'est et l'ouest, puisqu'elle sert de point principal à la toponymie de la ville. Sa façade donne sur la rue Saint-Germain ouest, alors que l'avenue de la Cathédrale longe sa partie est.

Une haute porte gothique de bois ferrée sert d'entrée principale "quand il fait beau". Au-dessus, un magnifique vitrail en ogive ne reçoit justice que de l'intérieur. Juste au-dessus, les parties s'étagent, distinctes, des abat-son jusqu'au célèbre coq fixé à la croix.

Une fois le porche franchi, s'ouvre la vue sur une majestueuse et profonde nef blanche et grise, claire, haute, qui se termine en arcs-doubleaux, surtout en croisées d'ogive. Mais, près des bénitiers, le coup d'oeil porte directement sur le grand orgue : 4500 tuyaux répartis en 63 jeux aux 4 claviers et pédalier, argentés, qui distraient du maître-autel, immense pierre noire polie du Lac-Saint-Jean. Puis le regard s'égare de chaque côté de la nef, dirigé par les colonnes élancées, légères, qui supportent le triforium à plus de 18 mètres (60 pieds).

Depuis le porche jusqu'aux marches du choeur, le visiteur franchit 75 mètres (250 pieds). Son regard s'arrête, surpris à gauche et à droite par les vitraux représentant les étapes de la vie de l'évêque saint Germain. Le rouge pur, l'or pur, l'azur, mettent en évidence les sombres gris, bruns, les violets, puis les pâles du visage de ce moine célèbre. Ces vitraux sont l'oeuvre de Perdriau et O'Shea de Montréal, réalisés entre 1919 et 1923.

Avant de franchir les marches du choeur, le visiteur voit, à gauche, les fonts baptismaux, avec, comme décor de fond de scène, le baptême de Jésus. À droite, près de la Réserve, il admire la toile représentant saint Germain d'Auxerre rencontrant sainte Geneviève.

Le choeur est large et profond. Le maître-autel, riche mais simple, se veut une pierre noire de granit poli. Derrière cette masse imposante, tout au fond, la chorale occupe de larges espaces sous les trompettes de l'orgue, dont la console, remise à neuf et placée sur une tribune mobile, permet qu'on l'avance pour les concerts ou qu'on la repousse lors de grandes cérémonies. Le trône de l'évêque prend appui sur la colonnade de l'est. Le choeur n'est séparé du déambulatoire que par des cloisons de bois ajourées. Entre ces cloisons s'étendent des bancs toujours occupés lors des messes. Autour du choeur, derrière les cloisons, le visiteur peut admirer des photos de la cathédrale avant la rénovation de 1967 et visiter des expositions temporaires relatives aux préoccupations et activités humaines. Enfin, l'ancienne sacristie est devenue salle communautaire pour tous les genres d'activités.

Pour plusieurs, à première vue, la cathédrale peut paraître froide et dénudée... De fait, les rénovations de 1967 l'ont ramenée au style gothique dépouillé des origines. Tout invite donc au recueillement et à la prière. Quelques statues et bannières la décorent simplement. Du côté ouest du choeur, près de la Réserve, nous pouvons admirer une splendide sculpture de la Vierge, d'origine portugaise. Du côté est, nous retrouvons une statue de saint Joseph, oeuvre de Médard Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli, datée de 1955. Il signe également une deuxième statue de la Vierge, datée de 1959, agrémentant la Salle Saint-Germain et une troisième, un bas-relief venant du pavillon Notre-Dame de l'Hôpital Saint-Joseph de Rimouski, située dans la sacristie. La sacristie abrite aussi un crucifix de Médard Bourgault daté de 1934. Ce sont là des dons des fidèles.

Joseph-Marie Levasseur, 1986


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